De Nouvelles Études Mettent en Évidence le Fait que les Enfants Énurétiques Souffrent de Dysfonction des Fonctions Cérébrales, de Troubles du Sommeil et de Dysfonction Vésicale

Selon des résultats d’études annoncés ce jour par la Société internationale pour la continence infantile (ICCS, International Children’s Continence Society), à la veille de la journée mondiale de l’énurésie infantile (1er décembre), les enfants énurétiques, une affection également connue sous le nom d’énurésie nocturne primaire, souffrent de dysfonction des fonctions cérébrales, de troubles du sommeil et de dysfonction vésicale. Il est toutefois important de noter qu’un traitement adéquat peut considérablement améliorer ces affections. Il est donc inquiétant que près de la moitié des parents concernés se contente d’ignorer le trouble dont souffre leur enfant dans l’espoir qu’il finisse par se résorber de lui-même.(1)
Trois études réalisées à Hong Kong auprès de 264 enfants sur une période de neuf ans ont comparé des enfants énurétiques et des enfants non énurétiques afin d’évaluer les éventuelles différences liées à la qualité de sommeil, au fonctionnement du système nerveux central (SNC) et à la performance intellectuelle.
Bien que l’énurésie soit traditionnellement associée à un sommeil profond, ces nouvelles études indiquent que ce n’est pas forcément le cas. Dans la première étude,(2) les schémas de sommeil des enfants énurétiques (35 enfants) ont été comparés aux schémas de sommeil des enfants non énurétiques (21 enfants d’âge similaire). Les enfants ont été suivis au moyen d’un enregistrement polysomnographique du sommeil nocturne, associé à un monitorage continu de la vessie.
Les résultats suggèrent que les enfants énurétiques présentent un sommeil de moindre qualité par rapport aux enfants non énurétiques. Les phases de sommeil profond se sont révélées significativement moins fréquentes (p < 0,05), et les phases de sommeil superficiel plus fréquentes chez les enfants énurétiques (p < 0,01). Réveillés par une activité vésicale plus importante, les enfants énurétiques présentent de ce fait un sommeil perturbé, plus léger, et souffrent par ailleurs d'une fragmentation du sommeil et d'une privation de sommeil. Paradoxalement, ils présentent un seuil de réveil plus élevé et par conséquent, de plus grandes difficultés à se réveiller. En outre, la capacité nocturne de leur vessie s'est révélée considérablement faible, réduite à 44 % de la capacité attendue pour leur âge.
La deuxième étude(3) visait à déterminer si les enfants énurétiques (52 enfants) souffraient de dysfonctions du SNC par rapport aux enfants non énurétiques (15 enfants d'âge similaire). Des tests ont été réalisés sur la fonction du tronc cérébral des enfants, ou inhibition par pré-stimulation du réflexe de sursaut (PPI, prepulse inhibition of startle) (en d'autres termes, une réaction réflexe à un stimulus fort – le besoin d'uriner – est contrariée par un stimulus plus faible – l'ordre de <> envoyé à la vessie par le cerveau). Les résultats obtenus ont mis en évidence que les enfants énurétiques présentaient une fonction du tronc cérébral ou un réflexe de sursaut (< 0,005) significativement altéré par rapport aux enfants non énurétiques.
Réalisée au moyen du test de latence de la composante P300 du PEC (potentiel évoqué cognitif), largement reconnu et utilisé pour le dépistage d'éventuels retards cognitifs, l'étude a montré que les enfants énurétiques présentaient des retards cognitifs plus importants et souffraient plus fréquemment de troubles cognitifs (p < 0,005) que les enfants non énurétiques.
Avant traitement, les enfants énurétiques présentaient des fonctions du tronc cérébral altérées ayant pour conséquence une détérioration de la fonction vésicale, du sommeil et du seuil de réveil. Toutefois, après administration d'un traitement contre l'énurésie approprié, ces enfants affichaient des résultats normalisés (inhibition du réflexe de sursaut p < 0,05 ; latence de la composante P300 du PEC p < 0,05) par rapport aux enfants non énurétiques.
La troisième étude(4) a étudié les performances cognitives d'enfants énurétiques (95 enfants) et d'enfants non énurétiques (46 enfants d'âge similaire).
Les enfants ont été évalués au moyen de quatre tests clés sur leur score d'intelligence, sur leur attention concentrée et non concentrée, sur leur mémoire à court et à long terme, et sur leur rapidité d'apprentissage, de traitement et de réaction.
Les résultats obtenus par les enfants énurétiques à ces tests étaient inférieurs à ceux des enfants non énurétiques, démontrant des performances cognitives généralement inférieures.
Toutefois, l'association d'un traitement réussi par la desmopressine et d'une urothérapie pendant une période de six mois (visant à rectifier la dysfonction vésicale sous-jacente) a permis d'obtenir des améliorations significatives, et notamment une normalisation des troubles du sommeil, ainsi que de la fonction du tronc cérébral et des performances cognitives.

Bien qu'il s'agisse d'une affection médicale chronique, les parents n'en ont pas assez conscience et comprennent mal l'énurésie. Près de la moitié des parents ignorent le problème,1 tandis que près d'un tiers attendent pour consulter que l'enfant mouille son lit au moins cinq fois par semaine.1 En outre, 80 % des parents pensent à tort que le stress et l'inquiétude constituent les principales causes de l'énurésie.1
La réalité est toute autre : l'énurésie est une maladie qui peut être traitée de manière efficace et permanente.

SHATIN, Hong Kong, November 30/PRNewswire/ —

Publié le 10 janvier 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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