Avis de la CSC relatif à la pratique des sports et loisirs nautiques en eaux intérieures

Depuis une vingtaine d’années, l’engouement pour les sports nautiques pratiqués en eaux intérieures ne se dément pas. Mais comme le constate la CSC dans un avis adopté le 24 janvier dernier, cette vague d’enthousiasme a suscité quelques dérives.

En cause, une pratique de masse rendue possible par la multiplication des sociétés de locations d’embarcations qui, aux abords de certains cours d’eau, entraînent une surfréquentation périodique, les précautions de sécurité ne constituant alors pas toujours une priorité. En témoigne, l’enquête de terrain que la Commission a fait réaliser au cours de l’été 2007 sur trois cours d’eau très courus – la Dordogne, l’Ardèche et la Dranse – où sont pointés le manque notoire de renseignements fournis par les loueurs à leurs clients et la fréquente ignorance, par ces derniers, des premiers rudiments de pratiques.

En conséquence, la CSC demande aux pouvoirs publics de prendre les mesures réglementaires nécessaires visant à encadrer les conditions de location des embarcations. A ce titre, les loueurs pourraient être tenus à plusieurs obligations : délivrer aux consommateurs des informations sur les difficultés du parcours, afficher les prévisions météorologiques et hydrologiques, vérifier un âge minimum pour les pratiquants et leur capacité à nager et à s’immerger, établir un document permettant de s’assurer du bon entretien des embarcations et des équipements de sécurité, tenir un registre des accidents.

La Commission invite d’ores et déjà les professionnels (loueurs et encadrants) à s’assurer que, sur le parcours, les services de secours peuvent être contactés et à indiquer aux pratiquants les zones d’évolution non couvertes par les réseaux de télécommunications. Pour ce faire, les réceptacles mis à leur disposition pour protéger les téléphones portables devront être réellement étanches.

S’agissant de la sécurité des parcours eux-mêmes, la Commission souhaite que la signalisation des phénomènes naturels importants et connus (remous, courants et siphons) soit étendue, ainsi que l’implantation de passes à canoë et de chemins de contournement. La signalétique des dangers, de sources disparates (EDF, Fédération française de canoë-kayak) et peu compréhensible par les pratiquants, devrait également être harmonisée et rendue plus lisible. Enfin, le classement du niveau des cours d’eau – actuellement divisé en six catégories : de la classe 1 « facile », à la classe 6 « limite de navigabilité » – devrait faire l’objet, à titre expérimental et sur certains sites très fréquentés, d’une signalétique plus évocatrice pour les pratiquants occasionnels, notamment à l’aide d’un code couleur (vert = facile, rouge = difficile) inspiré des panneaux présents sur les pistes de ski.

La CSC rappelle aux consommateurs que, dans tous les cas, le port du gilet de flottabilité est obligatoire, le port du casque l’étant à partir des cours d’eau de classe 3.

Source: Commission de la Sécurité des Consommateurs

Publié le 26 février 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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