Abysses l’exposition jusqu’au 8 mai 2008

Jusqu’au 8 mai 2008, avec l’exposition ABYSSES, le Muséum national d’Histoire naturelle sera le cadre d’une première mondiale : la découverte du monde inconnu des grandes profondeurs.

UN UNIVERS INCONNU
Les océans couvrent les 3/4 du globe et nous n’en connaissons vraiment que la surface. Les abysses représentent à eux seuls 98% de l’espace dans lequel la vie peut se développer.
L’exploration du fond des océans démarre à la fin du XIXe siècle, mais prend réellement son essor à partir des années 30 avec l’explorateur William Beebe. Dans les années 50, elle fait un nouveau bond en avant, grâce aux bathyscaphes d’Auguste Piccard. En 1960, l’un de ses submersibles descend au cœur du Pacifique à 10 916 mètres, dans la Fosse des Mariannes,
l’endroit le plus profond des océans. Record inégalé à ce jour…
À partir des années 80, l’exploration s’accélère, alimentée par des révélations scientifiques majeures. Le XXIe siècle devrait donc voir se soulever le voile de mystère qui enveloppe,
encore, les créatures des abysses.
L’exposition ABYSSES est conçue en deux temps : La découverte de la vie dans l’entre-deux-eaux, puis, celle au fond des océans.

L’ENTRE-DEUX-EAUX
Jusqu’à environ 150 mètres de profondeur, la lumière pénètre. Pour échapper aux prédateurs, la plupart des animaux sont transparents. Ainsi font les cténophores, les méduses, les salpes et les siphonophores qui forment une partie du plancton et dont le corps gélatineux est constitué d’eau à 98 % et de collagène.
De 200 à 600 mètres, dans le crépuscule des océans, de nombreux animaux répondent à l’obscurité par la bioluminescence. 80 à 90 % des espèces d’eaux profondes produisent de la lumière, permettant ainsi à certaines d’entre elles de chasser, de se reconnaître, de communiquer, de s’identifier, de se défendre ou de se réunir.
Au-delà de 1 000 mètres, la faune est soumise à une forte compétition alimentaire, il lui faut
alors inventer de nouvelles adaptations : Chauliodus sp, le poisson-vipère, possède des crocs immenses qui, pour ne pas lui transpercer le palais, dépassent de sa gueule. Saccopharynx sp., le grandgousier a une mâchoire disproportionnée par rapport à sa taille et un estomac extensible, ce qui lui donne la possibilité d’engloutir des victimes parfois aussi longues que lui !
Tous doivent faire preuve d’une parfaite flottabilité pour pouvoir attendre patiemment leurs proies sans avoir à dépenser une énergie précieuse à entretenir dans ces profondeurs hostiles.

AU FOND DES OCEANS
La plaine abyssale, réceptacle final de toute la nourriture qui traverse la colonne d’eau,
est tapissée d’un tissu organique qui permet de nourrir une grande diversité d’espèces
comme Paragorgia sp, la gorgone bubblegum, ou Magnapinna sp, le gigantesque calamar
araignée de 7 mètres. Les fonds abyssaux, bien que dénués de toute production végétale, hébergent une très grande variété de créatures marines, mais celles-ci sont représentées par une faible quantité d’individus. De plus, dans la morne plaine abyssale, la moindre aspérité suscite des turbulences qui piègent une forte concentration de particules de nourriture. Les monts sous-marins, les canyons, les marges des continents qui se trouvent exposés aux courants, sont ainsi le théâtre local d’une vie foisonnante, insoupçonnée à de telles profondeurs.

DES TECHNIQUES INÉDITES POUR UNE EXPOSITION UNIQUE
L’exposition ABYSSES dévoile la plus grande diversité de créatures profondes jamais réunies.
Les animaux présentés appartiennent à des espèces rarissimes, dont il n’existe pas ailleurs
d’autres spécimens aussi bien conservés.
Créatures du froid et de l’obscurité, liées à un milieu très particulier, les habitants des abysses ne peuvent pas survivre en aquarium, de plus leur mode de conservation est extrêmement complexe.
Les animaux réunis pour l’exposition ABYSSES ont été pêchés récemment à des fins d’études
scientifiques par les échantillonneurs des submersibles, ou chalutés avec soin au cours de
campagnes océanographiques menées aux quatre coins du monde. Ces spécimens ont ensuite été conservés avec des méthodes innovantes, leur permettant de garder leur aspect naturel.
Mais surtout, l’équipe de l’exposition ABYSSES, aidée par les taxidermistes du Muséum national d’Histoire naturelle, travaille sur la mise au point d’une technique pour encapsuler certaines de ces créatures dans de la résine et les montrer ainsi au plus proche de leur aspect réel.
Le public découvrira donc des animaux en exclusivité mondiale comme le poulpe à ventouses
lumineuses Stauroteuthis syrtensis, merveilleuse ballerine rose à grandes nageoires en forme
d’oreilles, ou le diable noir Melanocetus johnsoni, poisson qui attire ses proies à l’aide d’un
appendice lumineux faisant office d’appât.
Cette première mondiale offre une chance unique de prendre contact avec la réalité des abysses complétant ainsi le ballet magique offert par les photographies et le film.

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
La visite de l’exposition ABYSSES débute par un sas qui permet au visiteur de pénétrer l’univers des profondeurs.
Il entre ensuite dans une vaste salle obscure dans laquelle il se retrouve entouré d’images de
créatures inconnues enchâssées sur des caissons rétro-éclairés. Des spécimens uniques disposés sur des colonnes ou dans des aquariums sont présentés telles des œuvres d’art.
Un film diffusé en boucle et réalisé spécialement pour l’exposition, illustre la vie des abysses : formes insensées, couleurs étonnantes, images incroyables d’un univers qui commence seulement à dévoiler ses splendeurs.

UN MONDE FRAGILE ET MENACÉ
L’émerveillement et l’étonnement devant le spectacle du peuple des profondeurs justifieraient à eux seuls l’exposition. Mais, il y a plus, l’exposition ABYSSES, en présentant, pour la première fois, la faune de l’entre-deux-eaux et du fonds des océans, souhaite témoigner de la fragilité des hautes mers qui, bien que représentant plus de 60% de la surface du globe, restent parmi les zones les moins protégées de notre planète.

ABYSSES
Du 21 novembre 2007 au 8 mai 2008

Tous les jours de 10 h à 17 h, sauf le mardi et le 1er mai

Ouverture jusqu’à 18 h le samedi et le dimanche à partir du 30 mars

Billetterie : Achat sur place ou sur le réseau Fnac / Carrefour, fermeture des caisses 45 minutes avant la fermeture du site

Tarifs : 7 / 5 €
Muséum national d’Histoire naturelle
Jardin des Plantes
Galerie de Géologie et de Minéralogie
36 rue Geoffroy Saint-Hilaire
75 005 PARIS

M° Jussieu, Austerlitz

www.mnhn.fr/abysses

Cette exposition est réalisée grâce au soutien de la Fondation Total pour la biodiversité et la mer, à l’occasion de son 15e anniversaire.
La Fondation d’entreprise Total pour la biodiversité et la mer a été créée en 1992 au lendemain du Sommet de Rio, pour d’une part aider à améliorer la connaissance de la biodiversité marine, et renforcer, d’autre part, la sensibilisation à ses enjeux et à sa préservation.

CONCEPTRICE ET RÉALISATRICE DE L’EXPOSITION
Claire Nouvian assistée de Christophe Gottini (service de taxidermie), et de Samuel Iglesias
(département milieux et peuplements aquatiques, Concarneau) du Muséum national d’Histoire naturelle

COMMISSAIRES GÉNÉRAUX
Claire Nouvian
Pierre-Yves Gagnier, MNHN

PRODUCTION DÉLÉGUÉE DE L’EXPOSITION ET PARTENAIRES
Columbia River Oregon

Source: Muséum national d’Histoire naturelle

Publié le 18 mars 2008 par Anne Vaneson-Bigorgne

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